
La Tunisie après le coup d’État du 25 juillet 2021 du président Kaïs Saïed
Ce rapport documente la grave détérioration des droits humains et de la démocratie en Tunisie depuis le coup d’État de Kaïs Saïed le 25 juillet 2021. En s’octroyant tous les pouvoirs, Saïed a dissous les institutions démocratiques, limogé le gouvernement et lancé une vaste campagne de répression sous prétexte de lutte contre la corruption et de protection de la sécurité nationale.
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Consolidation autoritaire : le Parlement, le Conseil supérieur de la magistrature et d’autres instances indépendantes ont été dissous ou vidés de leurs pouvoirs.
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Persécution politique : anciens présidents, chefs de gouvernement, ministres, juges, avocats, journalistes, activistes et leaders de l’opposition sont victimes d’arrestations arbitraires, d’accusations fabriquées et de lourdes peines de prison. Beaucoup sont contraints à l’exil, réduits au silence ou privés de procès équitable.
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Outils juridiques de répression : des lois antiterroristes vagues, le code pénal et le décret 54 sur la cybercriminalité sont systématiquement utilisés pour criminaliser la dissidence et restreindre la liberté d’expression.
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Érosion des libertés : la liberté d’opinion, d’expression et d’association — pourtant garanties par la constitution et les traités internationaux ratifiés par la Tunisie — est attaquée en permanence. Même de simples citoyens risquent des poursuites pour des publications sur Facebook.
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Condamnation internationale : la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, Amnesty International, Human Rights Watch et plusieurs ONG tunisiennes dénoncent une situation qualifiée de « catastrophique », appelant à mettre fin aux arrestations arbitraires et à rétablir l’ordre constitutionnel.
Autrefois considérée comme un modèle de transition démocratique dans le monde arabe, la Tunisie fait face aujourd’hui à une régression autoritaire sévère. Le rapport met en lumière des centaines de cas de persécution politique, tout en soulignant que des milliers d’autres restent non documentés. Il se veut un témoignage du courage des Tunisiennes et Tunisiens qui continuent de résister à la dictature et de défendre leurs droits fondamentaux.